Il y a 200 ans, l’empire napoléonien s’écroulait et le Roannais était envahi par les Autrichiens. Il y a 100 ans, la Grande Guerre était déclarée et le Roannais, comme toute la France, se mobilisait pour venger l’affront de 1870 ; la guerre sera courte, « on les aura les Boches ! ».
En 1814, le Roannais a vécu courageusement l’invasion du Lyonnais par les troupes de la sixième coalition, qui en ouvrant un deuxième front, cherchait à franchir la Loire pour remonter sur Paris. En 1914, le Roannais est loin du théâtre des opérations militaires, mais le souvenir des événements de 1814 est encore vivace dans toutes les mémoires et confère à notre région une spécificité de patriotisme de la première heure
En 1914, le maire Pierre Bonnaud prévoit des fêtes grandioses pour célébrer ce centenaire. Le président Poincaré annonce sa visite, le 5 juillet 1914, pour inaugurer le monument du centenaire. Mais sa visite est annulée. Plus grave, la fièvre monte dans les Balkans, le jeu des alliances fait le reste. Le 2 août, le tocsin annonce la terrible nouvelle de la mobilisation.
Ce même jour, les soldats mobilisés des 98e et 298e régiments, bardas au dos, capote bleue, pantalon rouge, sont réunis sur la place de l’hôtel de ville. Le général Chandezon, commandant de la place de Roanne, préside la prise d’armes. Pierre Bonnaud a revêtu son uniforme d’artilleur, il est entouré de son conseil et des personnalités de la ville. Il dévoile la statue de Pierre-Louis Picaud, une marinière symbolisant la résistance de la ville en 1814. Chandezon galvanise ses troupes : « Comme nos ancêtres de 1814, allons-y à la française. En avant à la baïonnette ! » La foule lui répond : « Vive l’armée, vive la France ! » La boucle est bouclée… on l’aura la revanche. 1914 effacera 1814 et 1870 !
